法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:三個(gè)火槍手(10)
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2021-08-05 01:20
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摘要:
法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:三個(gè)火槍手(10)
Chapitre X.
UNE SOURICIERE AU XVIIe SIECLE.
十七世紀(jì)的捕鼠籠
L'invention de la souricière ne date pas de nos jours ; dès que les sociétés, en se formant, eurent inventé une police quelconque, cette police, à son tour, inventa les souricières.
Comme peut-être nos lecteurs ne sont pas familiarisés encore avec l'argot de la rue de Jérusalem, et que c'est, depuis que nous écrivons - et il y a quelque quinze ans de cela -, la première fois que nous employons ce mot appliqué à cette chose, expliquons-leur ce que c'est qu'une souricière.
Quand, dans une maison quelle qu'elle soit, on a arrêté un individu soup onné d'un crime quelconque, on tient secrète l'arrestation ; on place quatre ou cinq hommes en embuscade dans la première pièce, on ouvre la porte à tous ceux qui frappent, on la referme sur eux et on les arrête ; de cette fa on, au bout de deux ou trois jours, on tient à peu près tous les familiers de l'établissement.
Voilà ce que c'est qu'une souricière.
On fit donc une souricière de l'appartement de ma tre Bonacieux, et quiconque y apparut fut pris et interrogé par les gens de M. le cardinal. Il va sans dire que, comme une allée particulière conduisait au premier étage qu'habitait d'Artagnan, ceux qui venaient chez lui étaient exemptés de toutes visites.
D'ailleurs les trois mousquetaires y venaient seuls ; ils s'étaient mis en quête chacun de son c té, et n'avaient rien trouvé, rien découvert. Athos avait été même jusqu'à questionner M. de Tréville, chose qui, vu le mutisme habituel du digne mousquetaire, avait fort étonné son capitaine. Mais M. de Tréville ne savait rien, sinon que, la dernière fois qu'il avait vu le cardinal, le roi et la reine, le cardinal avait l'air fort soucieux, que le roi était inquiet, et que les yeux rouges de la reine indiquaient qu'elle avait veillé ou pleuré. Mais cette dernière circonstance l'avait peu frappé, la reine, depuis son mariage, veillant et pleurant beaucoup.
M. de Tréville recommanda en tout cas à Athos le service du roi et surtout celui de la reine, le priant de faire la même recommandation à ses camarades.
Quant à d'Artagnan, il ne bougeait pas de chez lui. Il avait converti sa chambre en observatoire. Des fenêtres il voyait arriver ceux qui venaient se faire prendre ; puis, comme il avait té les carreaux du plancher, qu'il avait creusé le parquet et qu'un simple plafond le séparait de la chambre au-dessous, où se faisaient les interrogatoires, il entendait tout ce qui se passait entre les inquisiteurs et les accusés.
Les interrogatoires, précédés d'une perquisition minutieuse opérée sur la personne arrêtée, étaient presque toujours ainsi con us :
" Mme Bonacieux vous a-t-elle remis quelque chose pour son mari ou pour quelque autre personne ?
-- M. Bonacieux vous a-t-il remis quelque chose pour sa femme ou pour quelque autre personne ?
-- L'un et l'autre vous ont-ils fait quelque confidence de vive voix ? "
" S'ils savaient quelque chose, ils ne questionneraient pas ainsi, se dit à lui-même d'Artagnan. Maintenant, que cherchent-ils à savoir ? Si le duc de Buckingham ne se trouve point à Paris et s'il n'a pas eu ou s'il ne doit point avoir quelque entrevue avec la reine. "
D'Artagnan s'arrêta à cette idée, qui, d'après tout ce qu'il avait entendu, ne manquait pas de probabilité.
En attendant, la souricière était en permanence, et la vigilance de d'Artagnan aussi.
Le soir du lendemain de l'arrestation du pauvre Bonacieux, comme Athos venait de quitter d'Artagnan pour se rendre chez M. de Tréville, comme neuf heures venaient de sonner, et comme Planchet, qui n'avait pas encore fait le lit, commen ait sa besogne, on entendit frapper à la porte de la rue ; aussit t cette porte s'ouvrit et se referma : quelqu'un venait de se prendre à la souricière.
D'Artagnan s'élan a vers l'endroit décarrelé, se coucha ventre à terre et écouta.
Des cris retentirent bient t, puis des gémissements qu'on cherchait à étouffer. D'interrogatoire, il n'en était pas question.
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